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... il faut à mon avis écrire pour plaire à un seul lecteur : soi-même - Nabokov

mercredi 16 février 2011

Deux belles lectures: "Sympathie pour le fantôme" et "Un voyage humain"


Deux excellents romans lus cette semaine. L'un de Michaël Ferrier, "Sympathie pour le fantôme", l'autre de Marc Pautrel, "Un voyage humain".

Jeanne Duval


Le premier, très écrit (ce qui ne veut pas dire trop), très beau, poétique : un regard de Tokyo sur l'affairisme universitaire et sur l'histoire de France, au travers de trois fantômes emblématiques, Ambroise Vollard (beaucoup plus qu'un marchand d'Art), Jeanne Duval (le sexe de Baudelaire) et Edmond Albius (jeune esclave dont le geste allait faire la fortune des marchands de vanille).

Je dois l'avouer, Ferrier m'a donné l'envie du Japon, ce que je n'aurais jamais cru possible.

La quatrième de couverture : « Maintenant, ils se demandent tous d'où ils viennent, qui ils sont et ce qu'ils font ici, ils essaient de montrer qu'ils sont français ou, au contraire, qu'ils ne sont pas français, ils se raccrochent de plus en plus à leurs lois, leurs coutumes, leurs traditions ou leurs tribulations, leurs coiffures et leurs parlures, leurs régions, leurs religions. Ils sont fiers des empires de leurs pères et des serments de leurs frères. C'est le ramdam des mémoires, le grand tumulte mémoriel : l'une contre l'autre, elles s'épaulent tout en se poussant du coude, elles se soudoient mais elles se montrent du doigt... Plus personne ne sait comment se souvenir ou comment oublier, plus personne ne sait comment être français. »



 
Le deuxième, très épuré, sans ornement, la phrase juste, surprenante : une décision de vie, un voyage humain, un risque à prendre, pris, mais peut-être pour la dernière fois.

La quatrième de couverture : "Un jour, elle qui n'écrit presque jamais, elle m'envoie une lettre. Je suis bloqué dans la capitale, je ne reviendrai dans sa ville que dans deux semaines, le trajet est long, et cher, nous nous sommes séparés trois mois avant, puis nous nous sommes réconciliés, mais c'est peut-être fragile, je ne sais pas. Elle me reproche de toujours dire cette phrase : « Je ne sais pas. » Mais le monde de l'avenir nous est inconnu, nous ne savons presque rien sur la suite. »"


Belles lectures,
F.A.

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