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... il faut à mon avis écrire pour plaire à un seul lecteur : soi-même - Nabokov

mercredi 22 juillet 2015

Le Goût du divin

Ce roman d'amour questionne le divin et le religieux. L'histoire : une fois sorti de son laborieux décor, Shem, le héros, à la faveur d'une danseuse et d'un savant du Verbe, suit ses désirs et chemine sur les traces du divin jusqu'à vivre tel un dieu. Des dieux, vous en croiserez plusieurs : le catholique, bien sûr, mais aussi celui qui proteste, et les idoles, l'argent, les dieux laïcs et marchands. Bach fait signe, avec Bossuet, De Maistre, Chateaubriand, le pape. Luther rôde.

Enrobé d'humour et de poésie, ce récit n'est en rien religieux. "Ni athée, ni théiste, ni indifférentiste", il dévoile certaines chapelles matérialistes et témoigne que notre ère marchande se fonde sur la dénégation du divin.


http://www.edilivre.com/librairie/le-gout-du-divin-20c997cb1c.html#.Va9Mu7c0qOg

vendredi 30 août 2013

Jour de neige



    
Contigüe au vaste boudoir, sa garde-robe était le secret le mieux gardé du manoir. Jusqu'au jour où, au réveil d'une sieste singulièrement rieuse, elle m'a invité à pénétrer ce qu'elle nomme encore son antichambre à fantasmes. En vérité, rien ne m'excite moins que l'accessoire féminin. Mais pour me prouver du contraire, Marie, à ma grande surprise, se déshabilla pour les enfiler l'un après l'autre.
      « Regarde-moi ! », disait-elle en voltant autour de son axe, ou en prenant des poses si suggestives qu'elle en devenait comique. «Hum...», disais-je par bonté. En effet, ni son charmant soutien-gorge balconnet à double bretelles spaghettis, ni son porte-jarretelles en maille satinée, ni même sa délicieuse guêpière rouge en dentelle ne parvenaient à éclipser Marie. Je ne voyais qu'elle : elle et sa peau de fruit suave, elle et son regard rieur, elle et ses courbes démoniaques, ses rires d'enfant, ses désirs enjoués, bref, elle et son corps.

La nouvelle "Jour de neige" au complet sur le site de Paroles des Jours

vendredi 28 septembre 2012

Lecture de "Vastes solitudes" au Village Suisse du Livre (St-Pierre-de-Clages)



Lecture au 31e Samedi littéraire au Village Suisse du Livre



La manifestation aura lieu le 29 septembre 2012 à L’Espace Arvoisie - Rue de l’Eglise 23 - 1955 St-Pierre-de-Clages (VS) (situation et accès). Les lectures débutent à 14 heures précises.

Plus d'information: Village suisse du livre ,  sortir.ch, commune de chamoson , Plateforme Culture Valais

Zagdanski: Chaos brûlant





Eblouissant roman de Stéphane Zagdanski. Son nouveau livre, "Chaos brûlant", montre en mots les sombres coulisses d'un monde en constante décrépitude, mais aussi les collisions d'intérêts entre la publicité, le spectacle, la Finance, le travail à la chaîne et le crime désormais globalisé, ou encore entre la psychiatrie, la publicité, l'économie, la Technique et le nazisme. Bref, il éclaire de mots la scène cataclysmique de ce monde-écran, spectacularisé au point d'abolir toute pensée. Il montre comment l'abjection vacuitaire de la Finance est un gouffre à l'intérieur duquel le monde s'engouffre.

La hauteur de vue de l'écrivain – grâce aux jumelles de sa pensée, de son witz et de sa réjouissante érudition, amplifiée notamment par celles de Kafka, de Artaud et de Heidegger – nous donne à penser sur la lobotimisation généralisée du genre dit humain dont l'instinct de fond, à savoir le goût du sang, n'a pas évolué d'un iota depuis des millénaires. Hitler, ce grand publicitaire adulé des foules à travers les âges, inspire donc – en ce moment même – l'actuel désastre planétaire qu'est le néo-libéralisme, lequel a remplacé à son avantage, par pure commodité démocratique, la chambre à gaz par l'Audio visual factory, le spectacle de gladiateurs par le Home studio à décerveler.

Stéphane Zagdanski y dissèque la généalogie du Crime. Ses mots se font scalpels. Le Monde, cet asile de fous contemporain, passé et en cours de consolidation démente, y est épluché, analysé comme jamais, désossé par la verve débridée d'un Sac d'Os (nom donné au narrateur du livre).
DSK, qui sert ici de révélateur dans la grande affaire du Mal, n'est en définitive qu'un pauvre pion au service de la Finance, infiniment remplaçable et d'ailleurs aussitôt remplacé.

Le chapitre clef qui selon moi condense à lui seul ce réseau maléfique : Histoire de la psychiatrie à l'âge nazi. Ce chapitre, qui révèle l'histoire macabre de l'antisémitisme, projette (ou devrait projeter) le lecteur en avant, en plein sur la scène contemporaine où se fomente l'ordre du crime final en cours d'arraisonnement, celui du chiffre contre la Parole.

Après avoir lu ce livre en tout point éblouissant – lequel se laisse volontiers lire en riant, là est d'ailleurs et précisément son grand tour de force –, après avoir lu ce livre donc, il me semble entendre des bas fonds sourdre la sourde complainte médiatique et maligne, celle de la crispation énervée du diable en personne. Car si le diable – à savoir le genre humain désormais aphasique ? – s'aime d'être Spectacle, il déteste voir son jardin secret mis à nu par le Verbe, car le diable exècre la sainteté du geste scripturaire.

Le Verbe détermine l'Homme. Ne plus habiter le Verbe, c'est consentir à n'être que machine, machine évidemment rentable et infiniment monnayable. Céline, en grand prophète génial qu'il est, ne parle que de ça dans l'entretien que je viens tout juste de reposter ici-même (en provenance du site de Maxence Caron).


Le blog dédié au roman de Stéphane Zagdanski : http://chaosbrulant.blogspot.fr/


Bonne lecture lumineuse.

mercredi 28 mars 2012

Vastes Solitudes: Interview Tink

L'interview donnée à Tink à propos de Vastes Solitudes :

"C’est l'aventure de deux êtres qui s’aiment et qui se mettent en quelque sorte en dehors de la société. Ils se désintéressent des actualités, ne courent pas aux soldes, sortent peu. Ils vivent entre eux, sans trop se préoccuper de la société, la laissant de coté pour ce qu’elle est, à savoir un monde où l’argent est roi." Lire la suite.

dimanche 4 décembre 2011

Vastes Solitudes (premier roman)


"Alvia m'aide à être qui je suis et je crois l'aider à être ce qu'elle est. Du reste, la vraie rencontre est celle qui nous instruit de qui nous sommes. Depuis la notre, qui ne cesse de l'être, Alvia et moi vivons d'accords relatifs et inconciliables. Hormis l'essentiel – soit l'art, l'amour et la liberté – rien ne lie mieux nos deux natures que la frontière nous séparant. Chacun est en définitive l'étranger de fond que l'autre désire connaître sans pour autant vouloir lui ressembler. Et comme chacun de nous se trouve sans jamais se chercher, nous allons librement à travers la vie selon les résonances d'un Temps par nous-mêmes inventé. D'autres voudraient nous imposer leur programme d'adultes sérieux, normaux, moraux, militants. Comme si nos vies pouvaient différer de leurs natures profondes. Comme si nos vies clandestines ne répondaient pas à une nécessité biologique."


Stéphane Zagdanski en avait gentiment publié un extrait sur son site Paroles des Jourshttp://parolesdesjours.free.fr/vastessolitudes.pdf

Il est publié chez arHsens édiTions:
http://www.arhsens.com/vastes-solitudes.html


Vastes Solitudes est un roman d'amour:
"L’amour comme salut. Sans rancœur ni aigreur. Sans aucun sentimentalisme. Le paradis, ici, maintenant, voilà ce que nous donne à lire Franck Aria dans une langue ciselée qui conjugue la poésie avec l’esprit.
Afin de sortir de l’impasse contemporaine, un homme et une femme se vident de la société pour ne jouir que du Temps. Ils vivent dans une petite maison en bordure de ville, à hauteur respectable des tribulations urbaines. La campagne et la forêt se hument toutes proches, les montagnes offrent leur horizon en dents de scie. Alvia l’Amazonienne est musicienne et brasse l’air de sa noblesse, tandis que lui se joue des mots et prend des notes. Il a refermé ses cahiers de désespoir le jour où il a réglé sa vie selon les joies qu’exprime encore le réel.
Tous deux s’aiment de nier la mort, mais l’amour ne les a pas rendu aveugles. Ils ressuscitent chaque jour et leur projet est le bonheur, ce mot d’après jouissance qui n’est su que lorsqu’il se vit."

Ils en parlentWebLiterra Tink

Bonne Lecture !

jeudi 26 mai 2011

Vastes solitudes (extrait)

Alvia m'aide à être qui je suis et je crois l'aider à être ce qu'elle est. Du reste, la vraie rencontre est celle qui nous instruit de qui nous sommes. Depuis la notre, qui ne cesse de l'être, Alvia et moi vivons d'accords relatifs et inconciliables. Hormis l'essentiel – soit l'art, l'amour et la liberté – rien ne lie
mieux nos deux natures que la frontière nous séparant. Chacun est en définitive l'étranger de fond que l'autre désire connaître sans pour autant vouloir lui ressembler. Et comme chacun de nous se trouve sans jamais se chercher, nous allons librement à travers la vie selon les résonances d'un Temps par nous mêmes inventé. D'autres voudraient nous imposer leur programme d'adultes sérieux, normaux, moraux, militants. Comme si nos vies pouvaient différer de leurs natures profondes. Comme si nos vies clandestines ne répondaient pas à une nécessité biologique. [Lire la suite]